Rise Against a investi L’Olympia ce dimanche 2 février pour un concert très attendu par leurs fans parisiens. Accompagnés de Spiritual Cramp et L.S. Dunes, ils ont enchaîné les titres devant une salle comble, pour une soirée oscillant entre punk rock percutant, prises de parole engagées et communion avec le public.
Spiritual Cramp
20h pétantes, six musiciens déboulent sur la scène de L’Olympia devant une salle déjà bondée. Originaire de San Francisco, Spiritual Cramp insuffle à son punk rock une intensité frondeuse, quelque part entre le hardcore californien, le garage rock et la new wave. Le groupe s'inscrit dans l’héritage du punk des années 70-80, entre Clash, Ramones et Modern Lovers. Des influences perceptibles à tous les niveaux, notamment dans les riffs et les tempos, mais aussi dans l’attitude, avec une approche directe, sans fioritures. Le frontman, Michael Bingham, est une véritable tornade sur scène et enchaîne petits pas de danse nerveux et blagues acérées.
La communication avec la fosse est permanente. Bingham harangue la salle sans relâche, lâche un cinglant “Fuck the US president” et termine finalement le show torse nu, en nage après avoir sauté et dansé pendant tout le set. Les 30 minutes de prestation leur auront suffi pour emporter le public avec eux, désormais chauffé à bloc pour profiter de la suite du programme.
L.S. Dunes
À 20h50, L.S. Dunes monte sur scène pour un set de 30 minutes mêlant des morceaux de leur premier album Past Lives et plusieurs titres de leur dernier opus, Violet, sorti en janvier dernier. Le groupe, formé de musiciens issus de Circa Survive, My Chemical Romance et Thursday, livre une prestation électrique portée par un Anthony Green habité. Son chant oscille entre mélodies aériennes et passages à la limite du scream, tandis qu’il tend régulièrement le micro vers le public, qui reprend les paroles des différents morceaux en chœur.
Les jeux de lumières, particulièrement travaillés, subliment l’énergie du groupe et accompagnent l’engagement scénique du frontman, qui va jusqu’à slammer au beau milieu d'un morceau. Le groupe veille aussi à la sécurité du public : voyant la gestion approximative des crowdsurfers, l’un des musiciens interpelle le staff pour éviter tout accident dramatique.
En fin de set, Green s’adresse au public français avec un "We love you" sincère, saluant un accueil toujours aussi chaleureux. L.S. Dunes quitte la scène après une performance très maîtrisée, prouvant qu’ils ne se reposent pas sur leur pedigree, mais sur une véritable alchimie scénique.
Rise Against
22h. Le groupe retrouve son public parisien, deux ans après son dernier concert au Bataclan. L'Olympia explose littéralement dès les premières notes de leur génialissime Satellite. Acclamations, cris de joie : le public est déjà en transe avant même que le premier refrain ne soit terminé. La setlist, soigneusement construite, démontre la capacité du groupe à naviguer entre ses différentes périodes. Seize titres qui racontent une histoire, un parcours musical et militant. On peut malgré tout regretter l’absence de Give It All au programme de la soirée, qui reste l’un de leurs morceaux mythiques.
Tim McIlrath ne se contente pas de chanter, il prophétise presque. Plusieurs prises de parole ponctuent le concert, évoquant ces "temps sombres" que traverse la planète. Son discours est nuancé, lucide sur la situation inquiétante en Amérique du Nord, mais profondément optimiste. À chaque intervention, il martèle un message : tous les gens présents ont le pouvoir de changer les choses, petit à petit.
Le milieu du set amène son lot de douceur avec le traditionnel passage en acoustique. Hero of War et Swing Life Away transforment l'ambiance. La puissance électrique laisse place à une intimité presque mélancolique, où chaque mot résonne comme une confidence. Les paroles sont reprises en chœur et les flashs des téléphones s’allument à travers la fosse et les gradins pour accompagner ce moment de temps suspendu. C’est le calme avant la tempête, car rapidement, c’est au tour de Nod, leur single sorti à peine une semaine auparavant, de retentir dans l’enceinte de la salle.
McIlrath invite chaleureusement le public à retourner la fosse avec un circle pit mémorable, que la foule exécute sans hésiter. La communion entre le groupe et le public est totale, et chaque moment est marqué par une interaction constante. Des remerciements sincères sont adressés à Spiritual Cramp et L.S. Dunes, soulignant une fois encore l’esprit de fraternité entourant la soirée et la scène punk rock dans son ensemble.
Alors que la fin de soirée se rapproche, c’est le moment du rappel, avec les très attendus Make It Stop, Blood-Red, White & Blue, et enfin Savior. En amont de ce dernier morceau, Tim McIlrath livre un discours poignant sur la lutte qui reste à mener. Plus qu'un simple concert, c’est un moment de résilience collective. Rise Against a prouvé ce soir encore qu’ils n’étaient pas un simple groupe de rock, mais aussi un vecteur de conscience sociale et d’espoir.
Un grand merci à Oliver Garnier & AEG productions pour nous avoir permis de vivre cette soirée.
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