Le 5 Février, la capitale a accueilli, en plein coeur de La Villette, Papa Roach, groupe emblématique de la scène du Metal Alternatif.
Même si les portes ouvraient à 17h30, le public était averti que le premier groupe ne monterai sur scène qu'à 19h50, ce qui laisse un bien trop long moment d'attente pour une simple playlist. Et c'est là qu'on y trouve une innovation : un DJ. En effet, de 18h à 19h30, DJ Mike Rock était sur scène, derrière les platines, nous offrant les hits rock et métal des années 90 à 2000. Green Day, The Offspring... Cela restait une playlist variée mais le public semblait attendre une vraie ambiance. La salle était complètement allumée et la scène très peu éclairée, offrant peu de visibilité à ce DJ qui semblait passer un bon moment.

Wage War : Un début de soirée en force
20 minutes après le départ du DJ, les lumières s'éteignent et la foule se met à hurler. Les musiciens entrent un à un sur scène, provoquant un tonnerre de cris à chaque apparition. Les premières notes de The Show's About To Start retentissent, et l'ambiance s'installe déjà dans la salle parisienne pleine à craquer sur une chanson parfaitement choisie pour démarrer une soirée mémorable.

Au rendez-vous, le starter-pack du métalleux : headbang, circle pit, mosh pit... Et des gobelets qui volent dans tous les sens. Dès le deuxième titre, Godspeed, Brighton Bond compte jusqu'à trois pour faire sauter le public, qui se montre très réceptif et se prête au jeu sans hésitation. Mais c'est malheureusement à la fin de celle-ci que David Rau, batteur à l'énergie débordante, casse sa caisse claire. Pendant que les techniciens s'en occupent, Brighton profite de ce moment pour parler au public et demander qui a déjà vu Wage War auparavant, et qui les voit pour la première fois. Le show reprend vite son cours comme si rien ne s'était passé.

La setlist fait la part belle à Stigma, album sorti en Juin 2024, avec 6 titres sur les 10 qui composent le set. Le chanteur ne manquera pas de partager la ligne de chant avec Cody Quinstad, son guitariste, qui prend la partie chant clair. Une excellente cohésion est perceptible entre les deux musiciens, ce qui rend leur prestation encore meilleure !
Ils quittent la scène après avoir joué Manic et remercié un public français plus que ravi de la performance à laquelle il vient d'assister.

Papa Roach : Le rendez-vous tant attendu
Une petite demi-heure seulement sépare le départ de Wage War et l'arrivée de Papa Roach. Quelques minutes avant l'entrée du groupe mythique, un grand drap blanc avec la silhouette d'un cafard se dresse devant la scène. Et rien que par le placement de ce décor, toute la salle pousse un cri d'étonnement, excités à l'approche du moment tant attendu.

C'est à 21h que chacun des membres arrive sur scène, avec une lumière en contre-jour projetant leur ombre sur le tissu les séparant de la foule. Les premières notes de Even If It Kills Me (leur nouveau titre) sont à peine audibles tant le public les acclame. Lorsque la musique laisse place au refrain, le drap tombe au premier coup dans la grosse caisse, au premier riff de guitare, brisant le mur qui sépare les artistes de leurs fans. Des lumières proviennent de tous les côtés et n'éclairent pas seulement la scène mais toute la salle, nous laissant admirer circle et mosh pits déjà présents dans la fosse.
Le groupe salue le public parisien avant d'enchaîner avec Blood Brothers, puis Dead Cell que Jacoby Shaddix ne manquera pas de faire hurler au public. C'est sur cette troisième chanson du set que les crowdsurfers commencent leur parcours, gênant peut-être un peu les premiers rangs mais qui ont très vite oublié tout ceci lorsque Jacoby est venu chanter aux barrières avec eux quelques secondes plus tard.
Avant ...To Be Loved, il prend le micro et explique que leur dernier passage en France était au Hellfest en 2023, et qu'il veut retrouver l'ambiance de ce festival dans le Zénith.

"Paris, I wanna see some old school circle pits !"
"Paris, je veux voir des circle pits à l'ancienne !"
Getting Away With Murder apporte l'ambiance d'un nightclub, ce qui semble ravir le mythique chanteur de Papa Roach. Cependant, dans certaines zones de la fosse, des spectateurs sont bloqués sur leur portable, tandis que dans certaines zones des gradins, des spectateurs sont bloqués sur leur fauteuil, ce qui a valu un "It's a motherfucking rock show ! Get off your phones and up your chairs !" ("C'est un putain de concert de rock ! Posez vos portables et levez-vous de vos chaises !") non agressif mais enjoué de la part du leader.
C'est au cours de Liar qu'il demande au public de se baisser avant le début du refrain :
"Everybody get down, I wanna see this place explodes !"
"Tout le monde se baisse, je veux voir cet endroit exploser !"
Lorsqu'un moment de calme prend place entre deux chansons, la foule hurle et acclame Papa Roach comme si chaque interlude était un rappel. Mais ce public, qui semblait déjà conquis, se ravive d'autant plus lorsque le groupe commence Forever avec quelques secondes d'In The End de Linkin Park ! A la fin du titre, la foule hurle le nom de 'Chester', applaudit, ovationne... Ce qui laisse le temps à Jacoby qui a les larmes aux yeux et du mal à parler au micro, de reprendre ses esprits avant de remercier le public et de chanter Falling Appart.
Le groupe sort de scène et une vidéo que nous intitulerons 'Talk Away The Dark' est jouée sur le fond de celle-ci. Nous y voyons des textes et entendons des paroles de Jacoby. Il s'agit là d'une prévention du suicide, c'est le projet depuis la sortie de cette chanson qui comptent des millions de vues et d'écoutes depuis sa sortie. Il explique qu'une partie des bénéfices de la tournée sera reversée à la Fondation Américaine de Prévention du Suicide. C'est un message fort et qui le touche personnellement. Lorsque la vidéo se termine, Jacoby et Jerry Horton muni d'une guitare acoustique font leur entrée sur scène pour commencer Leave A Light On, qui fait directement écho à One More Light de Linkin Park. Le reste du groupe se joint au fur et à mesure du morceau, offrant un message d'espoir à une salle illuminée par les flashs des téléphones.

Ce titre émouvant est suivi de Roses On My Grave, puis No Apologies à la fin de laquelle Tony Palermo nous offre un somptueux solo de batterie aussi technique que dansant. Le public est hypnotisé par chaque coup frappant l'instrument, et ne manque pas de l'acclamer lorsque le musicien donne le dernier coup de sa prestation.
On a à faire à un Jacoby Shaddix particulièrement heureux et enjoué, qui a l'air aussi conquis par cette soirée que le public. Il le fait chanter, hurler, il communique avec lui, s'amuse avec lui.
"I'm living my fucking dream with y'all tonight !"
"Je vis mon putain de rêve avec vous ce soir !"
Mais cette soirée ne serait pas celle des 25 ans d'Infest sans un moment de nostalgie ! Juste avant de jouer Scars, Jacoby s'exprime sur les débuts d'un groupe, et que quand vient le moment d'écrire et composer un titre, personne ne sait si ça marchera, et qu'il ne pensait pas que celle-ci fonctionnerait mais qu'elle a finalement été un grand tournant dans leur carrière.
"Take your pain and turn it into purpose !"
"Prenez votre peine et faites-en votre but !"
dit le leader du groupe avant de chanter Born For Greatness.

Vient cette fois le moment des rappels, avec une foule en délire qui ne s'arrête que lorsqu'une nouvelle vidéo apparaît sur le fond de la scène. On y voit larves et cafards, un vrai chef d'œuvre pour tout entomophobe présent dans la salle. C'est avec ce visualizer que le groupe revient performer Between Angels And Insects, au cours de laquelle Jacoby incitera la fosse à faire un grand wall of death.
S'en suit Infest, où il ira chanter 'We're coming to infest' au milieu des gradins. Il y fait le tour complet de la salle, serre des mains et prend même un selfie avec une fan. Et si on peut être dubitatif quand au public face à un artiste de cette notoriété, tout le monde est resté tranquille et respectueux, il n'y a eu aucun gros mouvement de foule, bien que chaque personne le suivait du regard.
Il retourne ensuite sur scène pour s'offrir un moment de fun. Il commencera par Lose Yourself d'Eminem avant de basculer sur Broken Home. Nous aurons ensuite le droit à un petit retour dans le temps avec quelques secondes de Blind (Korn), de My Own Summer (Deftones), de Break Stuff (Limp Bizkit ) et de Chop Suey (System Of A Down).
Enfin, quelle meilleure façon de terminer un concert de la tournée des 25 ans d'Infest qu'avec leur titre emblématique Last Resort ? Jacoby prendra ensuite la parole au nom du groupe :
"I can’t fucking wait to do this again with you Paris ! Until next time I get to see you guys, thank you ! We love you all ! We’re family ! And we are PAPA ROACH !"
"J'ai hâte de recommencer avec vous, Paris ! A la prochaine, merci ! Nous vous aimons tous !
Nous sommes une famille ! Et nous sommes PAPA ROACH !"

Le concert s'est terminé sur ces paroles, avec un public conquis qui a continué de crier "Papa Roach" en boucle pendant que le groupe sortait de scène.
En résumé, on peut dire de ce concert très attendu que c'était une réussite. Les membres étaient enjoués et énergiques, en particulier Jacoby, et le public s'est vu repartir avec ses attentes comblées. Je pense pouvoir dire sans me tromper que la France et ses habitants ont déjà hâte d'accueillir à nouveau Papa Roach sur une des scènes de la capitale !
Comments